The day my father died
St Cloud, 26 Novembre, il est 21H20 et je tiens la main de mon père qui est dans la dernière ligne droite de sa vie, l’au-delà est tout proche. A cet instant je ne sais pas encore qu’il ne lui reste que 24h à vivre. Je suis là pour un dernier adieu car les médecins sont surpris de la résistance de son coeur sous oxygéné qui continue de battre.
50 ans de cigarette ça ne pardonne pas. Le cancer micro cellulaire qui a émergé dans ses poumons va l’emporter en une dizaine de jours. C’est tellement rapide et brutal que personne n’y croit. On se dit qu’il a besoin d’un peu de repos avant d’attaquer une chimio qui va le remettre sur pied – pour quelques années ou au moins quelques mois. Mais non, les choses ne se passeront pas ainsi. Je l’ai quitté dans son jardin un Dimanche et je le retrouve intubé, oxygéné dans un bloc de réanimation…
On a passé une existence proche physiquement, mais loin l’un de l’autre du point de vue communication. Vivre dans une tour d’ivoire ça ne facilite pas les choses quand l’entourage cherche à établir un contact (ou en attend un). Sa vie aura été consacrée à une existence ‘au bureau’, plutôt qu’à chercher à partager une retraite bien méritée entre voyages, famille, amis et repos. Ca ne favorise pas les échanges hormis avec les clients. Mais je savais qu’il était conscient de ce problème sans pour autant savoir comment en sortir. Ce n’est pas inné le don de partager et de se laisser aller.
On avait fini par se rapprocher durant sa dernière année de vie, des rapports quasi normaux, mais il y avait tellement à rattraper…On ne compresse pas 20 ans de vie parallèle en 6 mois. Et voilà qu’il est parti sans qu’on ait pu se parler une dernière fois. Vacherie de cancer…
Bon voyage cher père, au moins tu n’auras pas souffert, tellement le crabe t’auras pris par surprise. Repose en paix parmi les tiens tandis que mon frère et moi allons devoir envisager un avenir sans pouvoir râler après toi.